Nouvelle stratégie, nouvelle formule et remerciements.
Jusque 2022, tous mes trip en Suède avaient été basés sur un seul plan d’eau, avec le bateau (location ou bateau propre) posé sur cet unique plan d’eau. Bon, qd c’est sur la Baltique, c’est grand, on peut y trouver des conditions fort différentes en naviguant, parfois très loin. Mais sur un seul lac, même un assez grand comme notre lac de >10.000 ha en aout 2020, quand c’est off, c’est off. Pas de plan B, il faut gratter, réfléchir et essayer de trouver une clé sur ce lac. Parfois on en trouve une …parfois, pas vraiment. Or, entre accros de trip Suédois, forcément on échange nos points de vue, ainsi que des conseils. Chaque année, Farside59 et Pechouille (
merci à vous!!!!!!!!!! ), sur ce forum me disent qu’il vaut mieux être mobile et changer souvent de lac. Evidemment ils ont raison!
Or, en septembre 2022, lors d’un trip au sud de la Suède (bateau propre), Pascal et moi avions été forcés par le niveau d’eau bien trop bas, de changer de lac 3x sur la semaine, et à sortir le “big-boat” de l’eau tous les jours. On s’est rendu compte que ce n’était pas aussi contraignant qu’on le pensait (avec pourtant 2 mises à l’eau sur 3 sans rampe aménagée, pour un bateau de >5m et >1 tonne !). Niveau nombre de prises, cela avait plutôt bien réussi ! Après une année 2023 sans trip pêche (tjs ces foutues dépenses immo…changement des châssis cette fois), je piaffais pour un trip en 2024. Toujours avec Pascal qui était encore plus impatient que moi d’y retourner. Et si on écoutait Xavier et Bruno, non seulement pour la mobilité mais aussi pour la durée…? C’est une évidence, et le trio Pechouille/Farside/Vinny s’en prémunissent le mieux possible en restant non pas 1 semaine mais 15 jours : les conditions météos fluctuent sur une semaine. Donc, en partant 2 semaines ils répartissent ce risque. Bon, faut pouvoir se le permettre niveau boulot, CP, famille, et finances… Mais, dès le mois d’octobre 2023, on est prêt à booker un compromis : 10 jours sur place, fin mai 2024. On trouve notre bonheur à 3H au nord de Stockholm. Une barque avec remorque, une auto avec crochet et, pour compenser le surcoût -dingue l’augmentation du prix des voitures de loc!-, on loue un chalet des plus rustiques…sans salle de bain!!! Mais il est super bien situé, en bord de lac et au milieu d’une zone d’une 20aine de lacs. Comme les permis sur place ne coûtent pas gd chose, on ne s’ennuie même pas à chercher tous les lacs sur une seule FVOF.
Prépa
On a fait nos devoirs sur la toile, on a même trouvé qqes cartes bathy. Grace a Gmaps on a aussi repéré les potentielles rampes pour mettre à l’eau. Les grands lacs de la zone en ont, certains plus petits n’en ont pas. Du coup on embarquera des wadders ds la valise pour les mises à l’eau ‘naturelles’.
Vu leur poids en soute, pas de très gros leurres dans mes boîtes cette année, mon plus lourd était un Big Bandit Shallow. Et malgré tout, comme d’hab, plus de 4 kg de leurres !!! Les classiques + qqes nouveautés chinoises (copie +/- Jonny
Wobbler de CFLures, copie Tiny Klash de CF Lures et une sorte de +/- iJack de chez D1), que j’etais impatient de tester dans les eaux densitaires de Suède.
A tester...
Je partais avec une
casting 40-100g, une spin 20-60g et une canne perche spin 5-20g. Moulin taille 300 (
casting), 4000 (spin H) et 1500 (spin L). Tresse 32/100, 25/100 et 10/100. Idem pr mon binôme:
casting 60-120g + spin 20-60g et 10-28g. Nos 6 cannes sont des modèles travel car on ne prend chacun qu’une valise, pas de tube, pour limiter les frais. Les puristes diront ce qu’ils voudront, à notre modeste niveau, leur action est tout à fait valable, très agréables à pêcher, aucun reproche à leur faire.
On s’est fixé une zone d’un rayon d’une 50aine de km, mais on sait d’avance qu’on n’aura même pas le temps de pêcher tous les lacs et étangs en 10 jours. Comme c’est souvent le cas, aucune info dispo sur les petits lacs, pas de ‘catch report’ sur iFiske, on choisira surtout sur base des images satellites de Maps et éventuellement des conseils glanés sur place.
Avant de partir, notre espoir était de réussir des pêches actives, visuelles, avec des leurres shallow, sur les zones post-fraie. Lors de nos trois derniers trips, les poissons étaient exclusivement présents dans les zones de >5m et on avait dû se rabattre sur des pêches profondes, au sondeur ou en traine. Deux semaines avant le départ, un contact sur place nous confirme que la fraie des brochets bat son plein. Mais en suivant la météo, on voit que depuis 8 jours avant notre départ les températures montent en flèche en Suède, avec des 24-25 degrés tous les jours. Or, sous ces latitudes, le soleil brille dès 3 h du mat et jusque 23h…on craint que l’eau se réchauffe trop vite.
Le trip
20 mai. Voyage sans encombre, mis à part un étrange jus de poisson pourri sur la valise de Pascal en arrivant à Arlanda. 1h d’attente au bureau de location auto pour faire constater de nombreux éclats de pierres non-signalés sur le pare-brise. On fait un stop au burger local en chemin.
Premiere journée diététique
Le temps de passer faire les courses au ICA local, de récupérer la barque, nous voilà au chalet début de soirée. Accueil vraiment chaleureux de nos hôtes, mais confirmation que pour être rustique, le chalet est vraiment rustique : eau du robinet non potable et toilette/douche à l’extérieur. On prend juste le temps de préparer notre matos pendant que la pizza surgeléee cuit ds le four, mais on est trop crevés pour aller sur l’eau. Nuit d’enfer pour cause de ronflement des deux protagonistes…On est un peu sonnés au réveil le lendemain ! La météo convient mieux au tourisme qu’à la pêche : grand soleil, ciel bleu et pas une ride de vent ☹. No wind, no pike…
Miroir, mon beau miroir...
Comme les proprios ont déjà une vieille barque à l’eau à côté du chalet, on met notre petit moteur de location dessus et on va découvrir le (grand) lac du coin. On commence par les bords herbeux de la baie d’en face, mais nada. On navigue de chenal en baie, toujours en visant les bordures avec peu ou prou de végétation, toujours rien. L’eau du lac est à un incroyable 18.7C pour la mi-mai.
Température estivale
Les poissons auraient ils déjà quitté les bords ? Dur !!! A midi, on en a marre et on décide d’appliquer le plan « mobilité ». On remballe et on part sur un lac bcp plus petit, à 1/4h de là. Mise à l’eau parfaite, et dans la première zone de roseaux épars, un joli 70+ fait une chandelle en surface et recrache mon
shad 20cm
texan. Enfin de l’activité. L’eau est à 20C ! On persévère dans les baies et anses où un (trop) léger vent commence à souffler vers 13h et les premiers jacks rentrent enfin, ds des fonds entre 1m et 1m50. Une touche sur le LS qui flappe en surface juste sous la canne pendant un replacement (le gredin a bien failli emporter ma canne par-dessus bord, et en plus il s’est décroché ! Qui a dit que les poissons avait peur d’un moteur en marche ????) et une touche sur un LS ramené en surface à fond de balle en fin de récup nous confortent sur le fait que les brocs sont focalisés sur la surface et qu’il faut des animations rapides. En plus des LS et grenouilles
texans, les i-Jack, Arnaud et autres
wobbler shallow Aliexpress D1 trouvent leurs cibles. Beaucoup de décroches en
texan, on ferre trop vite. On finit la journée avec une douzaine de poissons dont aucun maillé, mais ça fait du bien d’avoir eu beaucoup de touches. En rentrant via la partie profonde du petit lac, c’est blindé d’échos sur le sondeur. Mince, les beaux poissons seraient-ils déjà en profondeur ? Hélas, comme toujours qd on est a 1500km de chez soi, c’est le moment que choisit le pick-up de mon fidèle Abu Sorön pour se bloquer complètement…c’est rageant le premier jour d’avoir déjà un de mes deux moulins à brochet HS !!!
Le lendemaim, même météo, 25C, gd soleil, pas le moindre souffle de vent. On est un peu dégoutés, alors comme on doit attendre 10h pr aller au magasin de pêche le plus proche réparer ou remplacer mon moulin, on en profite pour faire un peu de repérage sur des petits lacs alentour sans rampe de mise à l’eau visibles sur google, tout en allant chercher une réserve d’essence pour le bateau. Le magasin local est en fait plutôt un magasin de bricolage, articles chiens, chasse, pêche. Le vendeur pas sympa pr un sou me rit au nez qd je parle de réparation, je finis par prendre un bas de gamme Abu taille 3000 avec poigné en plastique, en espérant qu’il tiendra la semaine (ce sera le cas, haut la main, y compris un métré). Un des petits lacs de notre repérage est rempli de végétation rivulaire, pas de rampe mais une petite route en terre battue passe juste à côté, on portera la barque sur qqes mètres. Ça passe crème. On laisse la voiture et la remorque au bord du chemin en toute confiance, c’est ça la Suède. Vers 13h on commence dans les repousses de roseaux le long des berges dans <1m d’eau, au
shad ou grenouille
texan, sans vent. On ne prend que qqes petits jacks. L’eau est a 20C ! Comme la veille, un (trop) léger vent s’est levé l’après-midi, on le suit pour focaliser sur la berge exposée. Fond de 1m50 à 2m, beaucoup de nénuphars de l’algues filamenteuses, seul le
texan passe en lancer-ramener…mais ici les poissons semblent avoir besoin de temps pr bien mordre, les animations plus lentes et plus en profondeur donnent des touches plus franches. C’est en jouant à saute-mouton dans les algues, avec un chatterbait bien trop lourd pour cette profondeur qu’on ferre le plus de poisson. On termine l’aprèm avec une 12aine de poissons (aucun maillé, pas de photos), non sans avoir tenté de traîner au milieu de lac sur le chemin du retour de la mise à l’eau. Cela n’aura rien rapporté de gros, malgré qqes concentrations d’échos vues au sondeur. Au soir, on demande au proprio ou on trouverait un resto qui sert des plats traditionnels Suédois ? Il n’y a pas ça ds la région, mais il nous offre un filet d’élan chassé par ses soins cet hiver, et en prime des filets d’agneau de la ferme, topissime ! Je poste une photo en espérant que l’éthique no-kill Achigan se limite aux poissons.
Un cadeau délicieux
Le lendemain matin, on est déjà à court de qqes victuailles, car on avait un peu rushé les courses du lundi soir. On doit repartir faire qqes emplettes. De toute façon, il n’y a toujours aucun vent et c’est grand soleil, le miroir parfait, et les qqes lancers du ponton près du chalet n’ont rien donné. On ne se presse pas, on commence à peine à se sentir en vacances, et on fait encore un peu de repérage. A midi, on est sur un 3e petit lac, après avoir cherché en vain une mise à l’eau publique et faisable sur deux autres petits lacs assez proches. Sur ce 3e lac, une rampe en gravier descend de la route au lac, juste en face d’un chalet de vacances. On va sonner au chalet pour demander, ms il n’y a personne. On met à l’eau vite fait et on remonte se garer le long du chemin. Eau a 20C également. On continue à essayer les berges shallows avec herbiers, mais toujours que des jacks. Une belle pointe rocheuse fait un éperon ds une baie, avec un vrai champ de mines de rochers immergés dans son prolongement, dans 2 à 4m d’eau.
Début de pattern
On tente et on y touche un ou 2 poissons plus corrects ainsi que qqes belles perches, loin des roseaux, au Slider et au Black
Minnow. Je passe a la canne light pr gratter 1 ou 2 perches a la Mepps no3. L’ébauche d’une solution ?
Encore une aprèm à une douzaine de poissons mais 0 maillé. Les belles perches font plaisir, surtout sur combo light. Au moment de sortir la barque de l’eau, une retraitée arrive en voiture et commence à photographier notre plaque…je lui explique en Anglais qu’on est juste des pêcheurs de passage et au début elle est furax car c’est sa rampe privée, mais en discutant 5 minutes avec elle pour lui expliquer qu’on a sonné chez elle, qu’on abime rien et qu’on passait juste un jour, elle se calme, nous dit qu’il n’y a de ttes façons pas de poissons dans « son » lac (qui est en fait référencé sur la FVO !) et on se quitte dans un froid courtois. Pour se remettre de cet épisode avec la vieille b*que, on va finir l’aprèm sur le grand lac près de notre chalet. Rapide mise à l’eau sur une belle rampe facile, et on teste notre nouvelle théorie : rocs en sortie de baie dans ~2m d’eau. Ça paie immédiatement avec un beau 85cm qui me fait une attaque a vue a 3m du bateau et se ferre bien sec en se retournant sur le
jerkbait.
Dans la baie suivante, un mix de blocs et de mini iles divise la baie en 2, avec aussi 1.5-2m autour des rocs et 3 a 4m ds les chenaux des deux coté. Au bout de qqes lancers Pascal loupe un beau 70+ au moment d’arracher son 4Play de l’eau. Hélas, il ne revient pas. Mais en tous cas, on a compris un
pattern productif : les beaux ne sont plus ds la végétation des berges ou des hauts fonds, seuls les mini-jacks y sont restés. Avec ces températures d’eau super hautes pour la saison, les plus gros ont bougé vers le milieu des baies où l’eau est mieux brassée et un peu moins chaude.
Le jour suivant, miracle, il y a enfin qqes nuages le matin et une légère brise N-E souffle déjà. La météo prévoit un renforcement du vent et des nuages l’aprèm. Enfin une journée qui « sent » le pike !!! On est chauds !!! On avait justement prévu d’exploiter le grand lac du chalet ce jour-là, la météo et les prises de la veille au soir ds ce lac confortent notre choix. Même en une journée on n’en ferait pas le tour. La veille on a repéré qqes zones conformes à notre nouvelle stratégie. Dès le premier rétrécissement farci de rocs immergés, Pascal touche un 81cm bien vigoureux. On continue à faire qqes touches autours des rocs et îlots ms rien d’autre de lourd jsq midi. En ressortant d’un chenal profond de 3.5m, je chope un beau poisson presque maillé sur un
wobbler plongeant. Intéressant de voir que les gros sont dans plus d’eau. Du coup, on continue à prospecter en sortie de baie et même plus au large dans 3 à 4m d’eau et bien nous en prend ! 10 minutes plus tard, un nouveau maillé bien gras m’honore d’une touche franche et d’un beau combat car pris loin de la barque. On continue à sillonner la zone et soudain la canne de Pascal est arquée dès le ferrage. Aucun doute il en tient un gros. Ça colle le fond et les coups de tête sont lourds. Dans 4m d’eau on n’a pas encore vu la mama qui sonde et re-sonde chaque fois que Pascal la pompe vers la barque. Qd elle rentre dans l’épuisette, c’est bien-sûr l’explosion de joie : 1m06 !
1er métré, yeeeessss
On savoure longuement le moment et on trinque un bon coup avec la plate de rhum 18ans ! On continue encore un peu la pêche en dilettante, tellement on et sur notre nuage, et on finit la journée à 19 poissons dont 4 maillés. On peut d’ores et déjà dire que notre seule journée à météo propice a été rentabilisée.
Le lendemain matin, c’est relâche, on a réservé au resto à midi, alors on fait un peu la grasse mat’ et on ne s’excite pas à mettre à l’eau le matin juste pr 1 ou 2h. Il n’y a de nouveau plus de vent et ça crame. Sachant cela, je vais qd même tenter qqes lancer avec la canne light du ponton en espérant toucher une ou l’autre perche. Le petit Artist Kingdom 9cm part à presque 50m sur la tresse 10/100, un vrai petit missile. J’anime canne haute et assez rapidement car il est coulant et il y a pas mal de rocs immergés dans la baie. Au bout de qqes lancers, grosse touche à 40m, même pas le temps de ferrer, il me sort déjà plusieurs mètres de tresse sur le premier rush. Combat épique, du bord, zone farcie de rocs et sur canne perche, je me régale !!! Et j’échoue un magnifique 87cm sur la plage du ponton. Super combat matinal qui reste gravé dans mes souvenirs. Un bon pti resto et qqes chopes plus tard on se met qd même au taf, toujours sur le grand lac du chalet. Qqes nuages épars sont arrivés et le vent du N-E souffle qd même un peu. On retente évidement la zone de la veille et l’activité se poursuit. Je reprends un joli poisson maillé au Slider 12 flottant dans le cul de la baie, pas loin d’une arrivée d’eau. Encore une fois, il était collé à un tas de rocs immergés invisibles à l’œil nu, ms clairement identifié sur le petit sondeur 2D. Pascal enchaine avec un magnifique 95.5cm toujours aussi gras, pris à la traine sur un Rapala Magnum en retraversant la même baie, dans >4m d’eau.
On prend malgré tout aussi des jacks un peu plus corrects que les concombres des bords et je clôture la soirée par une 97cm en pleine forme, pas une égratignure sur ses nageoires.
Total 13 poissons dont 4 maillés, ça fait vraiment plaisir ! L’eau sur le grand lac est montée à 21C a 1m sous la surface. Cerise sur le gâteau, ce soir-là, on est invités… la proprio nous avait demandé la veille de lui ramener un gädda moyen pour faire un ‘paté’ (en Français ds le texte), et bien-sûr nous lui avions fait ce plaisir. Dans l’aprèm, elle nous envoie un sms ‘ne prévoyez rien pr le souper, on vous invite à diner pour goûter le gäddpaté’. On amène ce qu’on peut pour l’apéro et on leur fait goûter le Ricard. Puis on se re-sert 3x de son succulent plat, qui est en fait entre une terrine et un cake au brochet, accompagné de salade de son jardin, sauce à l’aneth et œufs de lompe bien suédoise, patates de souche française et un bon pti vin blanc francais. Ambiance super chouette, on sympathise vraiment. Le mari va nous chercher son livre sur le village et nous explique la vie là-bas. –35 l’hiver, ça cause ! Je ne mets pas de photo du ‘paté’ pr éviter les débats stériles sur le no-kill vs kill, mais cette petite entorse nous a vraiment beaucoup apporté sur le plan humain !
En prime, je m’offre un bon pti bain de minuit ds le lac dont l’eau continue à chauffer de jours en jours.
Le jour suivant, on s’attaque à un autre grand lac. On a un peu abandonné l’idée des petits lacs car le rendement des grands lacs en poisson maillé est supérieur, en tous cas pr nous lors de ce séjour. Le soleil est hélas resté plus présent que jamais et le vent a de nouveau complètement disparu le matin. On est sur l’eau à 8h, la mise à l’eau est un caviar, le lac est vraiment beau, avec de belles cassures bien prononcées mais l’activité est retombée en même temps que le vent. 6 becs le matin, aucun maillé. Après 13h, comme souvent, le vent se lève un peu sous le soleil écrasant. Ça réactive un peu les pikes et Pascal touche au même endroit, sur deux dérives successives deux beaux becs maillés, en sortie d’une baie où le léger vent S-E poussait, juste après une cassure de 4 à 2m bordée de pleins de blocs rocheux immergés. Total de 11 poissons ce jour-là. On a clairement l’impression qu’avec une météo plus propice ce lac aurait pu mieux donner ! Mais bon ce n’est jamais facile non plus quand on découvre un lac pour la première fois. Comme je suis resté un peu sur ma faim, je vais me venger en arpentant à pied les berges du lac du chalet, à la tombée de la nuit (soit passé 23h) mais je n’ajoute que 2 jacks au compteur.
Le lendemain, la météo était incertaine, avec une probabilité d’orage. On s’était renseigné auprès de la FVO sur les rivières à truites / ombres du secteur et il nous en avait indiqué une à la limite de leur secteur. On la tente le matin. C’est une alternance de pools très lents (clairement des zones plutôt à perches) et de sympathiques petits courant dans lequel j’aurais bien imaginé des truites. On est parti léger avec nos cannes et leurres à perche et on a beau crapahuter sur plusieurs kilomètres, tout ce qu’on arrive à prendre, ce sont qqes jacks et qqes perches. Bon, l’expérience n’est pas vraiment concluante au niveau halieutique mais on a passé une bonne matinée dans une nature juste magnifique !
Cette nature...ces couleurs... pffff
Pour l’aprèm, vu le risque d’orage, on ne veut pas s’aventurer trop loin en bateau, on fait le pari de tenter un petit étang avec un gros portage de la barque pour la mettre à l’eau. Bien crevant ! Au préalable, on demande à deux personnes âgées qui habitent en face (genre Bernie Eckelstone et sa copie au féminin), si le champ est à eux et si on peut le traverser pr mettre la barque a l’eau. Dialogue surréaliste qui nous fera marrer plusieurs jours durant :
-
Hello, do you speak English ?
-(les 2 ensemble)
Yes, a bit
-
We are fishermen from Belgium.
-
Aha ?
-
We would like to put our small boat in the lake, via the field, is it yours?
-(tjs les 2 ensemble, sans hocher la tete ds aucun sens)
Aha ?
-
Can we walk through your field?
-
Aha ?
-
So, is it ok?
-
Aha ?
-(pas sur s’ils ont dit oui…)
Well we go on the water now, thank you, bye, have a good day
-
Aha ?
Punaise mais ce ‘aha ?’ sur un ton étonné, ça veut dire oui ou non ??? On apprendra par notre logeuse le soir que c’est la façon tres locale de dire oui sans émotion, comme notre « hm-hm »… logique, ms on avait douté.
Bref, on y est et sur les 3 ou 4 premiers lancers on fait 2 becs pas si vilains, dans les 60-70, en sub-surface. D’interrogatifs, on passe à euphoriques et on se voit déjà faire un festival de dépucelage de toute notre boîte à leurres sur des jacks bien énervés.
Mais on déchante vite : on avait commencé par la zone de l’étang la plus profonde et la mieux exposée au vent. Juste 1 ou 2 jacks sur les autres zones. Et on déchante doublement quand la pluie arrive car Pascal a oublié ses habits de pluie ! On hésite. Il doit bien rester qqes poissons à gratter sur la berge qui est maintenant bien ventée… Finalement, retour à la berge, Pascal repart au chalet chercher son imper et moi je repars brièvement sur l’étang, juste le temps de choper un brochet moyen en plus au 4play dans la zone profonde à l’entrée. Mais la foudre se rapproche, rester plus longtemps ne serait pas prudent. On se planque ds l’auto pour laisser passer les trombes d’eau et les éclairs, bref on perd une bonne partie de l’aprèm. L’ambiance retombe d’un paquet de crans. Après un nouveau portage pour remonter la barque, on est vraiment crevés et mouillés, mais je ne veux pas laisser tomber, alors on fait un crochet par un grand lac adjacent pour une dernière mise à l’eau de la journée. La batterie du sondeur est à plat, l’un veut rentrer, l’autre veut rester, on navigue sans trop savoir le fond et/ou les rocs, finalement on se contente de trainer sans conviction au-dessus de l’endroit supposé d’une grande fosse, mais cette tentative reste stérile. Ce sera notre plus petite journée, seulement 10 poissons et aucun maillé, en 4h30 de pêche effective. La pluie a bien rabattu le pollen de bouleaux qui saturait l’air depuis notre arrivée. Il parait que ce pollen n’est pas très propice à l’activité des brochets…
En allant sur la rivière du matin, on a découvert un grand lac d’une autre FVO, qu’on n’avait pas prévu de pêcher. Les permis journaliers sur iFiske sont super faciles et pas chers. On part à la découverte de ce lac le lendemain. Il est juste magnifique : rempli d’herbiers, de nénuphars, clairement des zones de fraie parfaites. Qqes derniers cyprins y terminaient dailleurs encore leurs amours. Ms aucun prédateur pour les attendre. P-e de nuit? On n'a pas essayé, hélas. On croise un pêcheur local à la mise à l’eau, ce sera le seul autre bateau rencontré du séjour. Pas avare de conseils, le gars nous conseille qqes fosses à sandres et nous renseigne une ile du milieu du lac qui serait connue pour être productive. On entame la journée là ou une rivière alimente le lac. Fosses et hauts fonds se succèdent et chaque anse est remplie de végétation. On a beau savoir que les gros brocs n’y sont probablement plus, on passe qd même la première heure à lancer nos frogs et
spinnerbaits dedans et on capture juste 2-3 sifflets. Le soleil nous crame littéralement, et aucun vent pour nous rafraichir. On doit trouver autre chose que la végétation des berges…On navigue vers le centre du lac et on s’arrête dès qu’on voit un poste qui semble visuellement intéressant. On ne trouve pas d’éperons rocheux qui avaient bien marché dans les autres lacs. Au sondeur, ce lac est un vrai gruyère et on ne croise pas de boules de vifs concentrés. Déroutant. C’est seulement en arrivant à la fameuse ile, coté ombragé qu’on a nos premières touches, au
stickbait en surface, dans 1.5-2m d’eau. Les poissons se tiennent à l’abri du soleil et ils montent volontiers en surface. Génial, c’est la pêche que je préfère : on voit, on entend et on sent les touches. Un jack moyen monte sur ma copie de Sammy au moment où je la retire de l’eau, je relance à mes pieds et il remonte en flèche et chope le leurre rageusement. Images magnifiques qui restent en mémoire ! Un peu plus loin, lors d’une pause wc du binôme, je me faufile entre les arbres et je lance du bord, a l’ombre des arbres. A chaque coup de ligne, quand mon leurre rentre du large vers la bordure des roseaux épars, c’est la touche. Belles perches et brochets sont mélangés et hyper agressifs sur ce que le large leur apporte ! Je loupe un beau poisson maillé qui a mal visé son attaque et se retourne en « U » dans un énorme splash, et qqes mètres plus loin je fais fuir un autre largement maillé qui stationnait queue contre la berge dans 30cm d’eau. Quel spectacle de voir son sillage et les fretins qui sautent à droite et à gauche sur son passage ! A nos pieds, le sol est jonché de muguets en fleur, ça embaume à chaque pas. Quelle nature incroyable. Il fait tellement chaud qu’on aurait presqu’envie de rester à l’ombre des arbres et ne pas repartir sur le bateau. Enfin, s’il n’y avait pas les innombrables moustiques complètement agressifs… On repart sur l’eau (là, plus de moustiques) et on cible les zones où on peut reproduire le schéma de pêche qui rentre du large vers les postes, notamment sur les hauts-fonds. Ça marche super bien en nombre et on termine la journée a plus de 25 poissons pris essentiellement au
stickbait en surface. Au moment de traverser la dernière grande baie peu profonde pour rentrer, je tente la traine d’un
crank de sub-surface qui nage juste sous la péllicule et contre toute attente, ça prend un sifflet et un jack moyen !
Re-baignade ds le lac le soir en rentrant tellement on a crevé de chaud ce jour-là !
Mercredi. Avant-dernier jour déjà… pour la 2e fois sur ce séjour, les prévisions météo sont bien plus propices avec un peu de vent et des nuages prévus l’aprem…ça « sent » à nouveau le pike ! On repart sur le grand lac du chalet qu’on commence à connaitre un peu mais dont on n’a pas encore visité la moitié sud. Dès le matin un léger vent S-E ride un peu la surface, ça c’est encourageant par rapport au miroir lisse qu’on a eu les autres jours ! On prospecte la zone sud, et sur les pointes rocheuses ds 2-4m d’eau et capture 6 brocs petits et moyens. L’aprèm, le vent se renforce et on continue à prendre régulièrement des brochets moyens et même qqes perches. On aura même un bref nuage de pluie, ça fait du bien et clairement ça aide pour la pêche. Dans un chenal entre deux iles truffées de rocs, un beau 80+ saute complétement hors de l’eau lorsque je retire mon Black
Minnow (bleu) de l’eau, on sursaute tous les deux et cette action magnifique reste imprimée ds nos têtes! Je relance sous la canne et rebelote il fait un remous terrible qd le leurre sort de l’eau, il faisait trop sombre pour le voir suivre, j’ai pas pensé a faire le fameux 8. Comme il n’a pas senti l’hameçon, je relance un troisième fois et je laisse couler au fond sans bouger. A la première animation il est pendu sur le simple
texan, bien piqué bord de bec. Ça cafouille un peu pour ouvrir l’épuisette, je le tiens en laisse et lui fait faire des allers-retours le long de la barque…hélas, l’épuisette refuse tjs de s’ouvrir et finalement il se décroche. Comme il y a eu ‘leader touch’, on le compte ms on ne saura pas sa mesure exacte. Quelle action de dingues, je crois que c’est celui-là qui me marque le plus jusqu’ici ! La couleur bleue ressort clairement comme la plus productive sur ce lac en particulier. Pascal sort un des seuls leurres bleus de sa boite, un
jerk a bavette Rapala de 16cm, mais ça n’empêche pas une vorace perche de seulement 25cm de venir s’empaler dessus !
Les yeux plus grands que le ventre
On prend une 20aines de poissons, dont 4 perches, principalement au LC Pointer 160mm et au Rapala BX qqch 16cm aussi. Ça mord plutôt bien, le vent reste présent même s’il n’est que modéré, la surface est bien ridée. Il tourne subitement au S-O et on se dit qu’une re-visite dans les baies productives pourrait valoir le coup, même si elles sont à 30 minutes de navigation. On re-sillonne la grande baie sur la pente des 4m et dans le coin ou le vent souffle, Pascal prend une méga-cartouche qui déclenche son frein, toujours sur son
jerk a bavette Rapala…p.t.in, on vient de rater qqch de beau ! « Lazt cast and install a new drift », on repasse sur la zone et mon Pointer 128 se fait stopper net à 30 mètres de la barque. Le poisson vient en tenant le fond, on sait que c’est à nouveau maillé. Je le monte vite fait sur l’effet de surprise et Pascal le met ds la filoche avant qu’il (elle) n’ait eu le temps de se rendre compte et sonder. Yes, deuxième métré, 1m03 bien sombre. Release en pleine forme. Un des triples du Pointer a été ouvert pdt le combat…le deuxième tenait juste en bord de bec.
2eme métré, yes yeeeesss
Après ça, on est comblés, ce même poisson nous a sans doute donné 2 fois des émotions. Un bon « skaal » et nos plates sont vides. On replie et on rentre super heureux d’avoir touché un métré chacun sur le séjour. Le reste ne peut plus être que du bonus.
Pour le dernier jour, on se pose la question : quel lac ? Explorer un nouveau (il ne reste que des petits de <100 hect ds ceux que nous n’avons pas encore fait dans le périmètre), ou refaire un lac qu’on a déjà testé ? Sans se concerter, on est tous les deux clairs ds nos têtes qu’on veut notre revanche sur le grand lac du lundi, ou on n’avait fait ‘que’ 3 maillés mais qui nous semblait avoir un bon potentiel. Donc on y retourne. On sait que la journée sera courte car il faut rentrer tôt, pour nettoyer tout, faire les valises et rendre la barque. On est sur l’eau à 8h et nous bénéficions de nouveau d’un léger vent, ce qui est bien mieux que le miroir lisse des autres jours. Le vent souffle justement vers la mise à l’eau donc on commence à pêcher à partir de là. A peine 200m plus loin, dans 5m d’eau il y a un haut fond de rocs immergés visible sur la carte bathy et au sondeur et c’est mon tour de prendre une grosse cartouche sur un Salmo Skinner 12 ramené moins d’1m sous la surface. Combat lourd, on sait que ce sera maillé, verdict : 90cm. Bonus !! Par contre, il a broyé la bavette du Skinner. Ce satané poisson, piqué en bord de gueule et donc plein d’énergie me cause une petite frayeur car au moment de le poser sur la toise, il fait un saut carpé gueule béante et plante ses dents dans mon t-shirt à hauteur du torse. Heureusement qu’il n’a pas chopé ma peau, au vu de l’état du t-shirt ! Première fois de ma vie de pêcheur qu’un broc me saute dessus !..
J'ai eu chaud! Et ma femme n'aurait jamis cru cette histoire...
On continue un peu plus loin mais à peine sortis de la zone ventée, on ne pense qu’à retourner sur le spot du 90. Cette fois c’est au tour de Pascal de se faire stopper net, gros combat en profondeur et il met à l’épuisette une big mama juste su-per-grosse. Même si elle ne fait « que » 96cm (re-bonus !) on la pèse : 7.2kg, what !?!
Le tank
Les brocs étaient survitaminés, ils avaient clairement bien récupéré de la fraie et étaient en super forme. A partir de là, on s’amuse à faire tourner tout et n’importe quoi pour dépuceler nos leurres et on clôture la journée a 13 poissons, dont 2 maillés et qqes 70+.
Dingue comme ça a passé vite. Au final, on aura découvert 10 plans d’eau (dont une rivière), tous très différents. On a moins bougé que prévu car les lacs plus petits ont moins bien donné pour nous -du moins en taille- et donc on s’est assez rapidement re-concentré sur les plus grands. Cela nous laisse un paquet d’autres petits lacs à découvrir une autre fois. Tableau final de près de 150 poissons à deux en 8 journées de pêche effective, si on décompte les 2 matinées de courses, la demi-journée de pause resto et la demi-journée d’orage. 20 perches entre 30 et 40cm. 2 x 100+, 4 x 90+, 11 x 80+, le tout sous une météo caniculaire avec bien trop peu de vent, ça dépasse clairement nos espérances ! Les prises, petites ou grosses ont été super bien répartie entre les 2 pêcheurs, preuve d’un travail en équipe, pour moi ça compte. Merci a Pascal pour la qualité des photos !
Sacrée Suède, on est accros !!!
Dernière modification par Dim71: 11 juil 2024 - 13:56
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