C'est pas pour me vanter, mais j'ai un bol de dingue. Pas plus tard qu'hier, mon bateau était réparé (sondeur installé par un mécano) en avance ! Alors qu'il avait fallu 10 jours pour la simple vidange. Et il me restait quelques jours avant l'hôpital. L'envie était forte et, basta, je m'y suis lancé. Je n'avais pas envisagé de remettre le bateau à l'eau, mais 4 jours, c'est pas rien ...
J'espérais trouver une âme charitable au lac de St-Etienne avec les biceps qui vont avec pour la mise à l'eau, mais il pleuvait, et j'étais seul. J'avais pris un gros orage sur la route. Alors après avoir détaché le câble du treuil, j'ai reculé loin dans l'eau. J'avais frappé une drisse très belle, rouge pétant, au balcon et je l'ai tirée sur la rive, loin. Un souvenir du temps où j'avais un voilier. J'ai avancé un peu la voiture, puis reculé et freiné sec. Le bateau est parti sans remords, bien droit, j'ai récupéré la drisse avant qu'elle ne soit toute à l'eau, et emmené le bateau au ponton comme un toutou éduqué au bout de sa laisse.
Il pleuvait toujours, il faisait doux, pas de vent ou presque. J'avais juste une petite canne à lancer 3-12 g dans la voiture, et des leurres. Le bateau était peu sorti cette année, car dès le 14 juin, je l'avais mis au sec en prévision d'une opération chirurgicale du skipper, programmée le 16 juin. Mais la grève m'avait ramené chez moi épilé, bétadinisé x 2, ensuqué, mais pas opéré. Attendre sans chasse au brocard parce que pas de jambes, sans pêche parce que pas de bateau à l'eau, c'est rude … Mon moral ne montait pas, j'imaginais ma belle faisant la fête, dilapidant ma fortune et ma cave avec des amants pendant que le gras de mon bide grésillait de colère en enfer. Après une agonie longue et douloureuse, bien sûr. Les courtes et rigolotes sont rares de toute manière, selon la Faculté.
Je démarre mon sondeur qui avoue sa marque … et l'image devient à peu près invisible tandis que je navigue à 700 tours et 3-4 km/heure. Je suis là sans notice, évidemment, car mettre à l'eau seul , réussir cela sous la pluie, avoir encore envie de pêcher après, cela faisait beaucoup d'étapes à franchir sans encombre.
Mais bon, je n'y comprends absolument rien, à ce sondeur, et pour changer de mes manipulations hasardeuses, je monte un petit leurre souple couleur jaunâtre et argent (7 à 10 grammes environ). Au troisième lancer, tandis que je dérive très doucement, et que je remonte le leurre, boum ! Touche ! Le poisson sort un peu de fil et lorsque je le vois, je sais qu'il n'est pas maillé, même s'il se bat comme un grand. A l'épuisette, photo, meure, 50 cm tout rond, il en manque 10 ... On ne voit pas le leurre. Le décrocher est fort difficile, il saigne, il m'entaille l'index, je plie l’agrafe avec la pince … Quand je parviens à extraire enfin l'hameçon simple, je le sais perdu. Merdre !
Je reviens vers les bouées et à la seconde dérive, touche au ras du fond, vers 32 pieds. Oui, il cause en pieds, ce con ! Touche, c'est lourd et pas nerveux … Un petit silure ? Mais il brille clair, c'est un beau sandre de 61 cm, qui se décroche très facilement, et même tout seul, lui.
Manque juste une perche pour épater ma douce. Je n'y arriverai pas, mais je rentre heureux comme un jeune pape après le concile.
Dernière modification par White hunter: 2 juil 2020 - 13:39_________________
Le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard (Louis Aragon)
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